enfants RD Congo Dans les mines L'Afrique d'une seule voix

C’est en République Démocratique du Congo. Le projet a contribué à sortir de nombreux enfants congolais des mines artisanales d’exploitation de cobalt et à reconvertir des milliers de jeunes à l’agriculture.

Le projet d'appui au bien-être alternatif des enfants et des jeunes dans les mines

Lancé en 2019 en République Démocratique du Congo, le Projet d’appui au bien-être alternatif des enfants et jeunes dans les mines de cobalt arrive quasiment au terme de sa mise en œuvre prévue en décembre 2024. Financé à hauteur de 78 millions de dollars américains par le Fonds africain de développement – le guichet de prêt à taux concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement – et la Facilité d’appui à la transition, le projet a contribué à sortir de nombreux enfants congolais des mines artisanales d’exploitation de cobalt et à reconvertir des milliers de jeunes à l’agriculture.

L'Afrique d'une seule voix - D Congo - Enfants dans les mines

Dans son Rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats du projet, publié le 26 janvier 2024, la Banque africaine de développement souligne que 9 016 enfants (46,20% de filles) ont été sortis des mines et 3 235 jeunes (sur un objectif initial de 6 250) ont été reconvertis dans l’agriculture. Le projet a aussi permis de ramener sur les bancs de l’école, une première vague de 2 425 garçons et 2 044 filles pour leur fournir une meilleure éducation.
Raymond Eyoh Besong, responsable du projet à la Banque, s’exprime ici sur les résultats de ce projet. Selon lui, l’objectif de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga et à l’installation d’une chaîne responsable d’approvisionnement du minerai de cobalt en République démocratique du Congo sera « bel et bien atteint ».

Sortir des enfants des sites miniers n’est pas toujours un pari gagné d’avance

Le rapport d’évaluation du projet a fait, en amont, une radiographie complète pour identifier les causes profondes de la présence des enfants dans les mines et sites miniers artisanaux. Ces causes sont principalement la pauvreté des ménages et l’insuffisance ou l’absence des infrastructures sociales de base. Ainsi, la stratégie d’intervention adoptée par le projet s’est étalée à résoudre les deux principales causes. Cette stratégie, de manière inclusive, a impliqué toutes les parties prenantes de la zone du projet qui luttent contre le travail des enfants : autorités politico-administratives, la société civile, le secteur privé, etc.
Certains enfants sont passés des mines aux salles de classe.

Comment êtes-vous parvenus à les faire retourner à l’école et comment s’est passée leur adaptation ?

L’approche holistique du projet combinant la réinsertion sociale des enfants (scolaire, nutritionnelle, sanitaire, psychologique et enregistrement à l’état-civil) et la reconversion socioéconomique de leurs parents dans l’agrobusiness ainsi que la sensibilisation et le paquet d’activités prévues depuis l’évaluation du projet en passant par l’identification des bénéficiaires directs, sont les incitateurs majeurs qui ont encouragé les enfants à retourner à l’école et les parents à les y maintenir.
L’implantation des Centres de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes en agrobusiness a convaincu les leaders locaux, les communautés elles-mêmes, les parents des enfants identifiés de l’effectivité, de la durabilité et de l’appropriation du projet tout en les rassurant de la capacité des parents à poursuivre la prise en charge sociale de leurs enfants après le projet.
À travers la sensibilisation continue, le Projet d’appui au bien-être alternatif des enfants et jeunes dans les mines de cobalt arrive (PABEA-Cobalt) a toujours rappelé aux enfants que leur place n’est pas dans les mines mais plutôt à l’école. La distribution des kits scolaires (sacs, cahiers, uniformes, chaussures, etc.), trousses d’hygiène et le paiement des frais scolaires ont facilité le fait que ces enfants bénéficiaires se sentent dans les mêmes conditions que les autres élèves, et puissent aisément s’intégrer et s’adapter sans complexe aux groupes d’enfants.

Près de la moitié des jeunes ciblés pour une reconversion dans l’agriculture sont effectivement retournés à la terre. Pourquoi un tel engouement des jeunes ?

Cet engouement s’explique par le fait que ces jeunes sont conscients que l’exploitation artisanale, dans les conditions où ils la font, est un travail à haut risque (maladies respiratoires, maladies de la peau, les accidents mortels dus aux éboulements, etc.). En leur présentant l’agrobusiness comme secteur alternatif aux mines, ils ont manifesté le désir d’être reconvertis dans le secteur agricole. Ce désir a été aussi généré par le fait qu’ils ont vu sortir de terre des infrastructures agricoles destinées à les accompagner dans cette reconversion.

Le rapport d’évaluation de la Banque suggère une prolongation de la mise en œuvre du projet. Quels sont les dernières activités à réaliser ?

Il nous reste la construction et la mise en service des centres de formation professionnelle en métiers agricoles, en artisanat minier et en coupe et couture et autres ; ainsi que l’accompagnement effectif des coopératives agricoles créées dans leurs activités de production économique dans l’agrobusiness.

Le rapport d’évaluation relève également une communication active sur ce projet. Comment cela a-t-il pu faciliter vos actions auprès des publics cibles ?

Le PABEA-Cobalt a élaboré sa stratégie de communication et son plan stratégique de communication et de sensibilisation pour une adhésion au bien-être alternatif. Pour la mise en œuvre de cette stratégie et de ce plan, le projet a utilisé tous les canaux de communication à savoir les radios communautaires, les porte-à- porte, les réseaux sociaux, les focus groupes, les médias classiques nationaux et locaux (radios, télés, journaux, affiches, les visuels, etc.)

À propos du Groupe de la Banque africaine de développement

Le Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution de financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN). Représentée dans 41 pays africains, avec un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 États membres régionaux.
Pour plus d’informations : AfDB

A propos de l'Afrique d'une Seule Voix

L’Afrique d’une Seule Voix est une radio généraliste qui, à travers le traitement en profondeur des sujets dans des domaines aussi variés que l’économie, la culture, la santé, l’histoire, la poésie, l’entreprenariat, le business, les retraites, la politique, la bonne gouvernance… souhaite, entre autres, adresser sans tabou et avec une lucidité sans complaisance les problèmes, les écueils, les difficultés, les manquements et les insuffisances auxquels sont confrontées les diasporas afro descendantes aussi bien dans leur pays actuel que dans leur milieu d’origine.
C’est un groupe de deux femmes et de deux hommes, issus eux-mêmes de la diaspora et aux origines diverses, riches chacun.e d’une expérience de plus de vingt ans dans les médias et/ou dans l’audiovisuel, qui a fait le pari de créer cette WebRadio.
L’Afrique d’une Seule Voix est probablement la seule radio qui, dans le domaine des médias connus à ce jour, a comme principale ambition de s’inscrire essentiellement dans une perspective positive d’action et non de réaction ou de dénigrement ou encore moins d’ostracisme envers quelque communauté que ce soit. C’est une vision positive, pacifiée, apaisée, progressiste mais non moins pragmatique de l’altérité. Une ambition totalement assumée si tant est qu’elle est la colonne vertébrale de cette quintessence philosophique qui sous-tend sa ligne éditoriale : « L’Afrique d’une seule voix. Enfin la radio qui donne les bonnes nouvelles. »
La cible première à laquelle souhaite s’adresser l’Afrique d’une seule voix est la large communauté des diasporas afro descendantes dans toute leur diversité. Bien entendu, eu égard au rôle prépondérant, voire vital, joué par ces diasporas dans leur milieu d’origine, il est évident que le deuxième cœur de cible est constitué par les auditrices et auditeurs restés dans le continent africain, en particulier toutes celles et tous ceux qui étaient fidèles à l’ancienne radio mythique « Africa N°1 » qui a particulièrement inspiré les initiateurs de ce projet en ce sens que Madame Eugénie Diecky, principale initiatrice, fut pendant plus de 20 ans la directrice des programmes.

Olivier SEGBO – A1SV – Itinéraire Business pour l’Afrique d’une seule voix – Email : info@a1sv.com